Il existe 6 émotions génériques qui sont les plus répandues, selon les psychologues : la peur, la tristesse, la colère, mais aussi la surprise, le dégoût et la joie.
Bien sûr il existe un panel beaucoup plus complet des émotions, et des nuances à chacune de ces "grandes émotions".
La première est la difficulté à pouvoir communiquer ses sentiments à autrui (indispensable pour le diagnostic d’alexithymie), c'est à dire une incapacité à l’expression verbale des émotions.
La seconde est une incapacité d’identifier ses sentiments et de pouvoir les distinguer de ses sensations corporelles, (l'alexithymique décrit sans fin des symptômes physiques sans faire le lien avec les émotions qui les suscitent).
La troisième caractéristique est la pauvreté de la vie imaginaire qui se manifeste par le fait qu'une personne alexithymique rêve peu et, quand le rêve existe, son contenu est pauvre, factuel et réaliste. Cela ne signifie pas pas que la personne ne rêve pas : elle rêve sans doute (de même qu’elle ressent des émotions), mais la verbalisation ne peut se faire.
La dernière caractéristique de l'alexithymie, est le fait d'avoir des pensées à contenu pragmatique (pensées tournées vers l’extérieur plutôt que vers les sensations intérieures) : la personne sait faire une description très détaillée de faits, d’événements, de symptômes physiques. Il y a une pauvreté des mots et des tournures utilisées, une pauvreté du discours et du ressenti dans ce dernier.
Aujourd'hui, c'est un concept qui fait débat et qui ne fait donc pas l'unanimité.
Des études récentes** ont montré le lien entre l'alcoolisme et l'alexithymie et de façon plus générale avec les conduites dites addictives qui sont souvent liées à une problématique avec un vécu émotionnel difficile à gérer et même, parfois insurmontable. L'explication et déduction à tirer est qu'il existe un déficit émotionnel chez les personnes dépendantes aux substances psychoactives.
On retrouve également l'alexithymie dans plusieurs troubles ou pathologies connus : la dépression, la schizophrénie ou encore les troubles du spectre autistique.
Elle semble même impliquée dans des problématiques dermatologiques comme la pelade, ou alopécie areata, maladie auto-immune engendrant la perte des poils ; ou encore le psoriasis.
* (Taylor, Bagby, Parker, 1997)
** (Finn, Martin, Pihl, 1987 ; Haviland, Shaw, MacMurray, Cummings, 1988 ; Rybakowski, Ziolkowski, Zasadzka, Brzezinski, 1988 ; Taylor, Parker, Bagby, 1990 ; Fukunishi, Ichikawa, Ichikawa, 1992 ; Kauhanen, Julkunen, Salonen, 1992 ; Haviland, Hendryx, Shaw, Henry, 1994 ; Loas, Otmani, Fremaux, Lecercle, Duflot, Delahousse, 1996 ; Farges, Corcos, Loas, Perez-Diaz, Speranza, Guilbaud, Taïeb, Dugré-Le Bigre, Jeammet, 2003 ; Taïeb, Corcos, Loas, Speranza, Guilbaud, Farges, Perez-Diaz, Dugré-Le Bigre, Jeammet, 2003)