Les scarifications sont un comportement impulsif autodestructeur (peut conduire au suicide).
Les signes principaux de la dépression sont :
Il faut noter que certains signes avant coureurs peuvent être mal interprétés:
Un adolescent qui s’endort sur sa table, bâcle ses devoirs pourra être considéré comme « paresseux » par ses professeurs. Un autre qui « répond » et semble être « à fleur de peau » pourra être pris pour un élève insolent. Pourtant, dans ces deux cas, ces changements de comportement peuvent être de véritables signaux d’alarme à la dépression.
Ces problèmes apparents peuvent aboutir à une lecture plus globale de la situation, en repérant notamment, d’autres signes moins visibles, de dépression.
Quand toutes les autres causes possibles d’un mal-être ont été éloignées, une évaluation précise de la situation est nécessaire pour savoir si l’adolescent traverse une mauvaise passe, un coup de « déprime », qui se résorbera tout seul, ou s’il s’agit de véritablement un début de dépression qu’il faut soigner au plus vite.
En effet, tout un ensemble de critères seront pris en considération pour évaluer la gravité de la situation et donc le traitement à prescrire : Les signes observés, leur durée, les troubles associés ( troubles anxieux
, dysthymie, troubles du comportement, toxicomanie),la présence de pensées morbides, la préexistence de dépression dans la famille…
Des échelles et questionnaires existent qui permettent un état des lieux précis de la situation. L’un d’entre eux est le DSM IV, outil d’évaluation précis largement (et exclusivement) utilisé par les psychologues et médecins psychiatres.
Pour ne pas céder trop vite à la panique, se référer à des échelles d’évaluation accessibles au public, peut être utile dans un premier temps.
Par exemple, voici un court extrait de l’échelle « Children Depression Inventory »*. Il s’agit de pensées d’adolescents qui, si elles sont cumulées (en tenant compte des exigences de cotation de l’échelle sur 27 items), permettent de conclure un haut risque de dépression.
Note : il s’agit d’éléments indicatifs et non d’un outil
Voici quelques pensées extraites de l’échelle :
« Rien ne marchera jamais bien pour moi »
« Rien ne m’amuse »
« Je me déteste »
« J’ai envie de pleurer tous les jours »
« Je me sens toujours seul(e) »
« Personne ne m’aime vraiment »
Une première évaluation faite par vous ou un professionnel proche de l’enfant - infirmière du collège, médecin de famille, éducateur, pédiatre – vous conduira à consulter un spécialiste en santé mentale : psychologue, médecin-psychiatre qui fera un diagnostic précis permettant de savoir s’il s’agit vraiment de dépression et si oui, de quelle intensité, gravité.
Le traitement le plus courant pour surmonter une grave dépression est l’association d’une psychothérapie avec un traitement médicamenteux adapté qui agira en parallèle pour soutenir la personne pendant sa psychothérapie. Mais chaque traitement est adapté au cas par cas : nature de la thérapie, pertinence ou pas de la prise médicamenteuse…
Le suivi d’un spécialiste est nécessaire pour le traitement de la dépression, et ce suivi n’est pas à prendre à la légère étant donné les risques importants de suicide que la dépression génère.
Votre rôle de parent est essentiel pour aider votre enfant à sortir de la dépression. Ce rôle peut se définir ainsi :
Le déclencheur de la dépression de votre enfant peut se situer dans les difficultés familiales : deuil, divorce, conflits… Pour aller mieux, il faudra aussi s’attaquer à la source du problème qui a déclenché la maladie. Dans ce cas, une prise en charge ou thérapie familiale peuvent s’avérer salutaires pour votre enfant et vous !
Voici des recommandations importantes si vous pensez que votre adolescent est dépressif.
C’est une période de transition entre l’enfance et l’âge adulte. L’adolescent n’est plus tout à fait un enfant, mais pas encore un adulte.
Une période de transformations physiques, physiologiques et mentales : croissance physique, développement des organes, maturation sexuelle (organes sexués primaires et secondaires), production hormonale intense, développement de l’identité et de la personnalité, nouvelle configuration de la vie sociale (et familiale) de l’adolescent … Beaucoup de mutations surviennent pendant cette période de la vie créant chez l’adolescent des sources de préoccupation diverses.
L’adolescence est à la fois en continuité avec la période de l’enfance et une préparation à la vie adulte. Ce qui en fait une période à la fois sensible et riche en enjeux pour l’avenir.
Cette intense période de mutations va donc se traduire, pour l’adolescent, en comportements et attitudes qui peuvent parfois surprendre l’entourage : l’entourage assiste donc à un changement de comportements, mais aussi d’attentes, de préoccupations ; qui découlent directement des transformations internes décrites plus haut.
La psychologie de l'adolescent nous donne des clefs pour décrypter.
Le corps change et suscite de la curiosité au mieux, et des inquiétudes ou du dégoût, au pire. L’adolescent, pour se rassurer, va passer beaucoup de temps à s’observer : il peut ainsi rester des heures dans sa chambre ou dans la salle de bain à s’observer et s’occuper de son corps. Il va aussi soigner sa tenue vestimentaire, sa coiffure, son look…en bref, son apparence; c’est à dire la face visible de ce qu’il est.
Il ressent le besoin de tester sa cote de popularité auprès de ses camarades, de voir s’il compte pour quelqu’un, pour un groupe de copains. Il va donc déployer beaucoup d’énergie et de temps pour se faire accepter dans un groupe, pour s’y conformer et forcer l’admiration de ses « pairs ». Cela se passe pendant le temps scolaire, mais aussi en dehors de l’école et ça passe notamment par les échanges via les réseaux sociaux, mais pas seulement.
Dans le même temps, l’adolescent ressent le besoin de se débrouiller tout seul, de prouver qu’il a grandi, de prendre ses propres décisions. D’ailleurs, ses préférences s’affinent; il sait mieux ce qu’il aime et ce qu’il n’aime pas… Et il se sent de plus en plus assuré pour l’exprimer ouvertement devant ses parents, ses profs et ses copains; même si plusieurs années seront nécessaires pour qu’il apprenne à le faire à bon escient.
Il va donc chercher à faire ses propres choix, les assumer, et abandonner les modèles parentaux qui lui déplaisent. Il va donner son avis, ou mettre en cause une règle établie dans la famille, exprimer son désaccord ou franchement s’y opposer…
En bref, il fait du tri, s’approprie progressivement ce qui lui convient et délaisse le reste; y compris parfois ce qu’il considérait normal et bon quelques années plus tôt.
Vers 16-17 ans, l’adolescent se questionne de plus en plus sur sa vie, ses origines, son avenir, et le sens que tout cela a… et il cherche des réponses ! Il n’a pas forcément une idée très claire de ce qu’il veut faire, mais il sait ce qu’il ne veut pas, il a une idée ce qui lui plairait et fait des choix de plus en plus en fonction de ses propres valeurs. Ce qu’on lui demande de faire va maintenant passer par la moulinette du sens et du sentiment du justice qu’il va développer. S’il trouve que quelque chose est injuste, il va l’exprimer ou refuser de le faire; au risque même de s’attirer des ennuis, si c’est important pour lui.
Les signes qui généralement alertent l’entourage, sont des signaux que l’on pourrait qualifier de « bruyants » : agressivité, comportements risqués, fugues, addictions, décrochage de l’école, auto-mutilations… Et ces signes ont raison d’alerter l’entourage tant ils ont du sens quand on sait les décoder.
Mais les premiers signes apparaissent en fait bien avant d’en arriver à ces extrêmes : désintérêt pour ses loisirs ou pour l’école, tristesse « chronique », morosité, repli sur soi à l’école ou la maison (pouvant l’amener à couper les liens avec ses amis et sa famille), mal-être persistant, tenue vestimentaire « négligée », « appels à l’aide divers » : message, dessin, phrases lancées en pleine conversation et qui interpellent.
Les signes peuvent aussi être physiques : manque d’appétit, maux de ventre ou de tête à répétition, fatigue chronique…
Ces signes, s’ils durent et se multiplient sont l’expression évidente d’un mal-être, dont il faudra comprendre les causes.
Si les signes qui apparaissent sont plus problématiques, l’orientation se fera soit, vers un professionnel qui comprend la problématique psychosomatique à l’adolescence, soit vers un spécialiste du comportement humain, comme une psychologue. L’important est qu’en plus de choisir le bon interlocuteur, l’adolescent doit se sentir à l’aise et suffisamment en confiance avec le professionnel qui l’accompagne pour pouvoir se confier et s’exprimer librement.