Le harcèlement scolaire est une violence dans le cadre scolaire. Il se manifeste par des violences physiques, ou encore des humiliations, du racket, des paroles rabaissantes… qui se répètent. Parfois les actes sont minimes, vus isolément, mais leur caractère répétitif les rend particulièrement néfastes.
Dans les situations de harcèlement scolaire, le harceleur est en position de force : soit par son âge, sa carrure ou soit par le fait qu’il soit avec d’autres (force numéraire).
C’est une violence très insidieuse qui use et mine le moral d’un élève petit à petit. C’est une des raisons pour laquelle le phénomène s’installe presque sans bruit et est difficile à détecter.
Les conséquences peuvent être très graves pour l’élève. En plus du stress occasionné et de montées d’angoisse en particulier à l’école, d’autres perturbations peuvent arriver : dépression, et passage à l’acte suicidaire dans les cas les plus graves.
La souffrance psychique peut être intense et n’est absolument pas à négliger.
Tout à fait. Suivant le niveau scolaire, le harcèlement ne se manifeste pas de la même manière.
- A l’école primaire, on verra plutôt des bousculades, des bagarres et provocations, mais aussi des injures ou propos blessants, voire racistes. Le "racket de goûter" peut aussi être observé.
- Au collège, on trouve le racket en plus des phénomènes observés déjà au primaire, les règlements de compte organisés à la sortie du collège ou encore les humiliations en classe ou dans la cour (jet d'objet, moqueries, sac d'école vidé ou affaires scolaires détériorées au vu de tous...). On a vu apparaitre ces dernières années, des vidéos de scènes de violence volontaire ou de photos "compromettantes" circuler sur les réseaux sociaux : diffusées largement ou utilisées comme objet de chantage ou pour nuire à la réputation d’un élève. L'usage des réseaux sociaux est un amplificateur au phénomène dans la mesure où il l'étend à un large auditoire et où il sort de la sphère de l'école et ne donne aucun répit à l'élève qui est traqué aussi jusque chez lui et subit d'autres formes de harcèlement auxquels il aura du mal à échapper.
- Au lycée, les bagarres sont souvent plus graves et se déroulent plutôt en dehors de l’enceinte du lycée; échappant ainsi à la surveillance scolaire. Là aussi les réseaux sociaux sont largement utilisés et les manoeuvres sont souvent plus subtiles les rendant plus difficiles à cerner et déjouer.
En tant que parent, ne vous attendez pas à ce que votre enfant vous parle spontanément de ce qu’il subit car de nombreux freins l’y en empêchent : les harceleurs utilisent par exemple des menaces (de représailles sur eux-mêmes ou un proche) pour faire taire leurs victimes ; et puis, il y a la honte d’avouer qu’on s’est fait piéger : car c’est un véritable piège qui se referme sur ceux qui en sont victimes. Ce qui doit alerter les parents, c’est le changement de comportement : l’enfant ne veut plus aller à l’école, il est triste, s’isole, se plaint d’un mal de ventre chaque matin ; ou au contraire devient turbulent. Il peut faire des cauchemars, a peur de se retrouver seul devant l’école, rentre avec des affaires abimées, salies ou manquantes…
Il envoie parfois des appels plus évocateurs de son mal-être : prétendant ne plus aimer l'école, ne pas y être bien, voulant suivre des cours par correspondance... Ces signaux indirects sont à considérer sérieusement car ils peuvent cacher une situation de harcèlement scolaire.
Bien sûr, il n'est pas simple de détecter le phénomène et bon nombre de parents, tombent des nues en apprenant que leur enfant se fait harceler. Si vous pensez avoir fait de votre mieux, ne vous sentez pas coupable car encore une fois le silence et la peur entourent le harcèlement le rendant difficile à démasquer.
En conséquence, le temps pour s’en remettre et les moyens à déployer devront être proportionnels à l’impact psychologique occasionné par le harcèlement.Par ailleurs, si la communauté (école et famille) prennent à bras le corps le phénomène et enrayent le harcèlement qui sévit, la victime parviendra d’autant mieux à retrouver un équilibre qu’il percevra que la cause de ses maux a disparu.
Il n’y a pas de profil type, mais les harceleurs ont des points communs: ils ont souvent eux-même été (ou sont) victimes de violences et/ou vivent dans un climat violent (à la maison, dans leur quartier…). De plus, il sont rarement valorisés à l’école (résultats scolaires faibles ou sentiment de rejet de la part des enseignants, par exemple).
Cela n’excuse rien bien entendu, mais permet de comprendre qu’ils puissent répéter la violence autour d’eux prenant des cibles/victimes pour assouvir leurs pulsions violentes. Par ailleurs, ils se laissent prendre par l’euphorie d’un « pouvoir » sur l’autre qui alimente en quelque sorte leurs agissements.
L'arrêt du harcèlement passera inévitablement par la prise en charge du harceleur afin qu'il sorte de la spirale de violence dans laquelle il est pris et puisse pleinement prendre conscience des conséquences de ses actes. Sinon, le risque est que le harcèlement se poursuive sur d'autres victimes.
En tant que médias ouvert et contenant peu de filtres, Internet véhicule le meilleur et le pire et peut donc être vecteur de violence et d’incitation aux comportements de harcèlement. Les parents doivent à mon sens surveiller ou tout au moins rester vigilants et filtrer ce que voient, entendent et « absorbent » leurs enfants.
Ils sont également les garants du respect des normes nationales indiquant l’âge à partir duquel on peut visionner tel film, tel jeu ou telle émission… Quant aux réseaux sociaux, ils vérifient que l'âge légal est respecté ( 13 ans pour la plupart des réseaux sociaux). C’est une protection indispensable, surtout au collège. Les parents peuvent aussi expliquer qu’Internet ne véhicule pas que du bon, et qu’ils sont garants de ce qui « s’infiltre » dans la famille.
Développer l'esprit critique de son enfant sera aussi un moyen de l'aider à se prémunir devant des contenus, comportements et informations inadaptés ou clairement répréhensibles.
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L’agressivité est une énergie de vie, qui une fois canalisée, sert l’enfant. L’agressivité est en chacun de nous depuis longtemps, présente bien avant le langage. Sans elle, impossible de se défendre, s’affirmer, et donc de survivre !
L’agressivité est donc normale ! L’agressivité ne vise pas à faire mal à quelqu’un, même si ça peut arriver.
L’agressivité sert à se protéger d’une menace, à défendre ses intérêts ou encore à préserver son « territoire ». Quand l’enfant se sent menacé, agressé, quand on lui prend son jouet ou quand on capte l’attention d’une personne qu’il aime par exemple, il réagit pour s’en défendre, éloigner un « rival » ou récupérer son jouet. Ce qu’il utilise pour le faire, c’est l’agressivité qui sera « socialisée », « éduquée » et donc « canalisée » pour s’exprimer de manière « socialement acceptable ». Mais cet apprentissage va prendre plusieurs années. Jusqu’à ce qu’il sache parler, l’enfant utilisera préférentiellement les gestes pour s’exprimer. Puis, il délaissera progressivement les gestes pour la parole pour s’affirmer et se défendre. Mais cela peut prendre encore plusieurs années. On peut considérer que l’apprentissage va se faire tout au long des années maternelles.
Par exemple, quand vous apprenez à votre enfant à demander (son jouet) au lieu de l’arracher des mains, vous êtes en train de socialiser cette énergie naturelle. Ici, l’enfant apprend le « self-contrôle », à différer son besoin et à mettre des mots là où il n’y avait que des gestes. Eh oui, ça ne parait pas comme ça, mais ça fait beaucoup de compétences à acquérir pour l’enfant qui a beaucoup de contrariétés et impulsions à gérer dans une journée !
La violence, par contre, décrit un comportement qui sort de la normalité. La violence détruit, elle est brutale et n’aide pas l’enfant à se développer. La violence est intentionnelle. Elle peut donc être gratuite : faire mal, dans l’unique but de faire mal…
La violence est réprimée socialement; car elle considérée, souvent implicitement, comme contraire aux règles du « vivre ensemble ». C’est pourquoi les gestes et paroles violentes sont interdites à l’école comme à la maison.
Après cette petite explication, on comprend l’importance de bien distinguer agressivité de violence. Et dans la plupart des cas, les enfants ne sont pas violents, mais juste… agressifs !
L’agressivité ne survient jamais sans raison. Mais ces raisons peuvent échapper aux adultes. Par exemple, l’agressivité permet à l’enfant de « décharger des tensions » qu’il aura accumulé durant la journée ou pendant une situation stressante. Il va sortir de lui ce qui le perturbe à l’intérieur. Il va s’agiter, jeter des objets, taper, griffer ou mordre. Cela survient souvent en fin de journée.
Pendant les trois premières années de sa vie, l’enfant est centré sur lui-même. Ce qui va entraîner des réactions qui peuvent donner l’impression que l’enfant « veut tout pour lui ». Il a aussi un sentiment de toute-puissance. Ce sentiment est tout à fait normal à deux ans et complètement involontaire pour l’enfant et peut l’amener à « réclamer comme un dû » certaines choses. Peu à peu, en grandissant, il se « décentrera » et sera capable de prendre en considération les besoins de l’autre.
L’agressivité peut aussi être une réaction à un évènement qui survient dans la vie de l’enfant (arrivée d’un autre enfant, séparation des parents…) dans ce cas, l’agressivité permet à l’enfant d’exprimer son mal-être ; cette agressivité va servir d’exutoire qui aidera l’enfant à se débarrasser d’émotions douloureuses.
Enfin, l’agressivité peut permettre à l’enfant de délimiter son « territoire » (son espace de jeu, son intimité) : une réaction agressive sert à repousser « l’intrus » et dire en quelque sorte : « attention ! Limite à ne pas franchir ».
Une fois définis les comportements agressifs normaux du jeune enfant, il est plus facile d’identifier ce qui ne l’est pas. En effet, dans certains cas, le comportement devient excessif, nuit à l’enfant ou à son entourage. On ne parle alors plus de comportement agressif normal, mais de violence.
Quand le comportement est excessif : pour une frustration ou situation futile (ex : éteindre la télé) l’enfant se met en colère, hurle, donne des coups... Si une consigne claire a été donnée à l’enfant, il finit généralement par l’intégrer comme un repère et n’essaye plus chaque soir de faire changer d’avis ses parents. Mais dans des cas plus rares, l’enfant continue soir après soir à se mettre dans une grande colère au moment d’éteindre la télé par exemple.
Quand le comportement dure dans le temps : ce qui est normal à deux ans ne l’est plus forcément à 4 ou 5 ans. Si un enfant de deux ans se met à crier puis à mordre quand ses parents lui retirent un objet des mains, alors qu’il jouait avec, c’est "normal" ; Si le même enfant à 5 ans, alors qu’il parle très bien, réagit de la même façon, ça l’est moins. Là encore, la façon d’exprimer cette contrariété n’est plus adaptée quand l’enfant a 5 ans, car il dispose d’autres moyens qu’il aura normalement appris : parler, donner lui-même l’objet, le reposer (ou même ne pas le prendre du tout s’il a appris que « c’est dangereux »).
Quand ce comportement nuit : que ce soit à des objets ou des personnes : la violence peut nuire. Quand la limite du respect d’autrui (ce qui lui appartient ou sa propre personne) est franchie. Il peut aussi nuire à l’enfant lui-même qui se tape tout seul ou se blesse.
Dans des cas rares, un enfant peut devenir violent. Le risque augmente avec l’âge. Ce peut être une colère qui « couve », puis s’amplifie et à un moment, et « explose » : l’enfant va alors entrer dans une sorte de « crise de colère » où il semble que rien ne puisse l’arrêter.
Cette colère a des racines : L’enfant a pu vivre une grosse frustration, intolérable, qu’il n’a pas su exprimer. Il a pu avoir un fort sentiment d’injustice par rapport à quelque chose qu’il a vécu, un sentiment d’infériorité… Et la colère montre alors son impuissance, sa souffrance devant ce qu’il vit. Ici, plus la réaction est violente, et plus sa souffrance est grande.
L’enfant peut aussi utiliser la violence comme mode d’expression, parce qu’il l’aura vu faire dans son entourage proche. Les enfants apprennent beaucoup en regardant leurs parents, et par mimétisme, ils se mettent à parler, agir, réagir comme eux. Ceux-là ont nécessairement eu des exemples autour d’eux. On ne devient pas violent sans modèle…
La cause de la violence peut se trouver dans le mode éducatif utilisé, dans des relations conflictuelles ou déséquilibrées ou encore dans un évènement perturbant qui a chamboulé les repères habituels.
La liste n’est pas exhaustive. Mais il y a toujours une explication (plus ou moins évidente) à un comportement violent.
De plus, certains facteurs aggravent cette tendance : la fatigue, la nervosité causée par une sursimulation ou du stress, l’agitation, l’hyperactivité…
D’autres facteurs seraient à étudier dans leur rôle actif qu’ils ont sur le comportement anormalement agressif ou violent des enfants. Saviez-vous par exemple, qu’on s’interroge actuellement sur la consommation excessive de sucre chez l’enfant et ses répercussions sur son comportement ?
Si vous avez identifié après la lecture de cet article, que le comportement agressif de votre enfant était normal, respectez simplement les principes éducatifs de base d'une parentalité positive, et tout rentrera dans l’ordre.
7. Un regard neutre peut parfois aider à voir clair et à trouver la juste attitude. Des méthodes existent pour aider à faire évoluer le comportement d’un enfant. (voir plus bas les formations pour vous aider à développer ces compétences)