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Comment responsabiliser son enfant - éduquer à l'autonomie

12 conseils pour responsabiliser son enfant et ado




L’autonomie de l’enfant est la fois un objectif vers lequel il tend tout naturellement et un ensemble de compétences à acquérir qui vont l’amener à se responsabiliser et ainsi grandir en autonomie.
Mais comment le rendre petit à petit indépendant ? Le faire participer activement à la vie du foyer ? À partir de quel âge ?



Pourquoi faut-il responsabiliser un enfant ?

Responsabiliser un enfant, c’est tout simplement la seule façon de lui permettre d’apprendre progressivement à s’assumer, à se « débrouiller » seul, à un jour être en mesure de quitter le nid familial pour vivre sa vie en adulte indépendant et capable de s’assumer. Bien sûr, cela ne se fait pas du jour au lendemain. Mais il n’est jamais trop tôt pour offrir une occasion d’autonomie à son enfant : que ce soit, pour manger, s’habiller, puis plus tard faire ses devoirs, ranger sa chambre…

Responsabiliser, c’est aussi indirectement soutenir l’estime de soi de son enfant, en lui permettant de faire l’expérience qu’il est « capable de faire des choses tout seul » : ce sentiment de « capacité » participe grandement à soutenir la confiance en soi de l’enfant.
Il n’est pas toujours simple de laisser l’enfant faire seul : la peur qu’il fasse des « bêtises », qu’il casse, qu’il se trompe, ou tout simplement l’impatience devant la lenteur de son rythme. Certains parents aiment l’idée de se sentir indispensables pour leur enfant et alimentent ainsi la dépendance de leur enfant à leur égard…
Beaucoup de motifs poussent les parents à faire à la place de l’enfant. C’est une solution de facilité - qui parfois est nécessaire quand le contexte le nécessite - mais qui à la longue s’avérera préjudiciable : dépendance, manque de confiance en soi, immaturité… Autant de caractéristiques qui risqueront de rendre difficile la vie sociale et la scolarité de l’enfant.
 
Il y a d’autres bénéfices à responsabiliser un enfant : en réalisant des tâches complexes qu'on lui confie, il devra s’y reprendre à plusieurs reprises et développera ainsi le sens de l’effort, la persévérance. Des aptitudes qui l’aideront dans sa vie scolaire, et plus tard professionnelle.



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Première étape : arrêtez de faire à sa place !

Dans la mesure où l’enfant est capable de réaliser une tâche mais que malgré cela, vous la faites à sa place, vous envoyez inconsciemment le message « Tu n’en es pas vraiment capable. Je n’ai pas vraiment confiance en ta capacité à réaliser cette tâche. » D’ailleurs, en grandissant, certains enfants l’exprimeront très clairement à leurs parents, « tu ne me fais pas confiance ! » , « je sais faire ! »…

Certains parents ont plus de difficultés à laisser faire leur enfant, pour des raisons souvent très personnelles. Le risque dans ce cas, est que son estime de lui-même soit « grignotée » et sa motivation à vouloir faire les choses diminuée.
Ceci n’est jamais bon signe car encore une fois, un enfant tend naturellement vers la croissance et donc l’autonomie et gagne en autonomie et en confiance dans la mesure où il a l’occasion de s’exercer à faire les choses seul.

Cela pourrait se résumer ainsi : plus je réussis une tâche, plus je me sens capable de la réaliser et de manière globale, plus je me sens compétent et ai confiance en moi.

Ajuster la responsabilité à l’âge

Il est évident que les responsabilités données à l’enfant devront être adaptées à son âge. Voici quelques repères d'âge pour des tâches basiques.
  • À 2 ans, un enfant peut participer à s’habiller.
  • À 3 ans, il peut découper une forme sur une feuille et enfiler ses chaussures.
  • À 5 ans, il peut aider à mettre la table ou mettre son linge dans un bac.
  • À 8 ans, il peut exprimer son idée à un adulte, expliquer un jeu, ranger ses vêtements et se laver seul.
  • À 10 ans, il peut faire son lit, cuisiner des plats simples avec la supervision d’un adulte, se réveiller seul.
  • À 12-13 ans, l’enfant peut se rendre à l’école seul (dans la mesure où le parcours est sécurisé), planifier ses devoirs et révisions, organiser un après-midi avec des amis, rester seul à la maison (avec le recours possible à un adulte).
  • À 15 ans, il peut aller faire quelques courses, gérer un petit budget, préparer un repas, animer un petit groupe.
Ces « tâches » et responsabilités sont des exemples qui doivent également prendre en compte le tempérament de l’enfant et son degré de maturité. En effet, chaque enfant a son propre rythme de développement et à ce titre, aura plus ou moins besoin de temps, d'envie de faire les choses seul.
Le parent sera attentif aux demandes et réactions de son enfant pour ajuster le niveau de responsabilité qu’il appliquera.

Cela peut aussi se faire progressivement. Voici les 4 étapes à respecter :
1- Tout d’abord faire devant l’enfant,
2- Puis faire avec l’enfant,
3- Puis regarder faire l’enfant
4- Et enfin, laisser l’enfant faire sans avoir besoin de le regarder.
Cette méthode progressive en 4 étapes peut s’appliquer à beaucoup de domaines de la vie de l’enfant.

7 conseils pour le faire participer aux tâches de la maison

Voici quelques pistes pour le quotidien :
  1. Laissez-le faire toutes les tâches (dans la mesure de ses capacités) qui le concernent : ranger sa chambre, son linge, son assiette, faire son cartable, nettoyer son espace, faire son lit, etc.
  2. Allez-y progressivement : il faudra souvent plusieurs étapes (cf. Méthode ci-dessus) avant que l’enfant soit capable de réaliser la tâche seul.
  3. Attendez de lui uniquement ce qu’il est capable de faire. Ne mettez pas la barre trop haute : il risquerait de se décourager.
  4. Montrez-lui votre satisfaction (même si la tâche est imparfaite) pour l'encourager : l’important est l’effort qu’il fait pour la réaliser et non le résultat obtenu (cela viendra après).
  5. Certaines tâches peuvent donner lieu à une rétribution. Attention toutefois de ne pas tout monnayer (en particulier les tâches qui le concernent personnellement).
  6. Organisez les tâches. Des outils, tableaux existent pour faciliter la planification au quotidien.
  7. Définissez clairement ce que vous attendez de votre enfant (en fonction de l’objectif) : il parviendra d’autant mieux à y répondre.

5 conseils pour responsabiliser son adolescent

Même si la plupart des conseils sont aussi valables pour les adolescents,  il n'en reste pas moins que des aspects particuliers sont à prendre en compte pour responsabiliser un ado.

CONSEIL #1 - Tenir compte de sa maturité et augmenter progressivmeent à la fois la quantité et le niveau de responsabilité qu'on lui confie afin que cela soit adapté à son âge.

CONSEIL #2 - Confier une responsabilité n'est ni une punition, ni de "l'exploitation" : il sera d'autant plus nécessaire avec un ado d'expliquer votre démarche et sa justesse. La manière d'introduire une nouvelle responsabilité pour lui revêt toute son importance. Par exemple, lui demander à 15 ans de s'occuper de son linge est adapté et juste et de plus cohérent dans le sens d'un apprentissage à l'autonomie pour plus tard. Mais lui demander de laver le linge de toute la famille vire à l'excès et risque sans doute de déclencher une levée de bouclier (légitime) chez votre ado.

CONSEIL #3 - Le responsabiliser consiste aussi à le laisser décider de la manière dont il souhaite s'acquitter de la tâche confiée. La question du quand et du comment est ici centrale et peut générer des malentendus entre parents et adolescents si elle n'est pas verbalisée. 

CONSEIL #4 - Même s'il est plus mature, un adolescent a lui aussi besoin d'être encouragé et félicité dans ses responsabilités assumées pleinement. Pour nourrir un cercle vertueux autour de la responsabIlisation, il sera important de lui faire retour de ce que vous appréciez et de votre satisfaction à pouvoir lui faire confiance. A l'inverse, il sera contre-productif de le critiquer ou manifester votre agacement à ce que les choses ne soient pas faites exactement au moment et comme vous le souhaitiez.

CONSEIL #5 - Responsabiliser votre ado consiste également à le laisser faire et observer la manière dont il gère une situation. C'est lui laisser le champ libre pour qu'il ait l'opportunité de s'exercer à vivre sa liberté et justement "prendre ses responsabilités". Le laisser faire ne veut pas dire se désengager totalement car il aura encore besoin de vous à certains moments et les faux-pas peuvent arriver car c'est inhérent à la démarche d'apprentissage. Votre rôle ici sera plutôt de jouer les "garde-fous" pour éviter les dérapages trop conséquents sans trop intervenir non plus. Un savant équilibre de cadre pour le meilleur.

CONSEIL #6 - Lui permettre d'assumer pleinement les conséquences de ses actes. Les minimiser ou le soustraire aux conséquences en les prenant à sa charge prive l'adolescent d'un élément très important de la responsabilisation : se vivre comme une personne dotée d'une liberté d'action et de son libre-arbitre. Seules les personnes jugées "incapables de jugement" sont exemptées des conséquences de leurs actes. Dans un tribunal, pour qu'un prévenu échappe à la sanction, il doit avoir été diagnostiqué comme privé de son libre arbitre au moment des faits, mais ce faisant, il est aussi jugé inapte à une pleine vie de citoyen ou est privé de certains droits. Votre ado est un citoyen en devenir.
Donnez-lui l'opportunité de s'y exercer afin plus tard, de pouvoir assumer pleinement ses responsabilités d'adulte.

- Pour finir, penser à encourager les efforts de responsabilisation et les valoriser. Même si ce n'est pas parfait, vous pouvez vous réjouir que votre ado gagne en autonomie et par ailleurs, c'est bien là le but final de l'éducation que de mener son enfant aux portes de la vie adulte pour qu'il puisse dans les meilleurs conditions déployer ses ailes de l'émancipation...
 

Pour aller plus loin :



Rédigé par Nathalie Colin-Fagotin, Lu 746 fois






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